Jean Todt quitte Peugeot pour rejoindre Ferrari
La direction de Sochaux ayant récemment renoncé à la Formule 1 l’an prochain, Jean Todt a donc choisi d’y aller seul tout en réalisant un rêve : il sera le directeur des activités sportives de la Scuderia.
JEAN TODT ira bien chez Ferrari. Le 1er juillet, à quelques jours seulement du Grand Prix de France de Formule 1 sur le circuit de Magny-Cours, le directeur de Peugeot Talbot Sport prendra les fonctions de directeur des activités sportives de la Scuderia. L’annonce officielle a été faite hier matin par l’écurie italienne, après que le constructeur français eut annoncé le départ de Todt le 30 juin, après les 24 Heures du Mans, confirmant ainsi une rumeur qui courait depuis plusieurs semaines.
« J’ai signé mardi matin un contrat à durée non déterminée », a déclaré Jean Todt. Peugeot refusant de se lancer dans l’aventure de la F1, d’une part, et Ferrari vivant une des périodes les plus noires de son histoire, d’autre part, la collaboration de la célébre équipe de Maranello et de Todt devenait presque inévitable. « A quarante-sept ans, après douze années exceptionnelles passées chez Peugeot, mon choix était de poursuivre mes activités en Formule 1, a expliqué l’intéressé. Peugeot ayant renoncé, j’ai décidé après une longue réflexion de présenter ma démission dans les jours qui ont suivi cette annonce. A cette époque, je n’avais pas eu le moindre contact avec Ferrari ».
Dès lors, Jean Todt allait être l’objet de plusieurs sollicitations. « Et pas seulement d’Italie, souligne le Français. Pour moi, cependant, Ferrari est l’équipe la plus prestigieuse au monde, celle à laquelle chacun rêve d’appartenir. C’est un véritable mythe. Et mes premiers contacts avec Luca di Montezemolo, le patron de Ferrari, ont été positifs. Nous avons des points de vue communs. » Toutefois, il avoue : « Si Peugeot était venu en F1, j’y serais resté… »
Jean Todt connaît l’ampleur de la tâche qui l’attend. Les difficultés rencontrées actuellement par Ferrari - qui court après un titre mondial des pilotes depuis 1979 avec le Sud-Africain Jody Scheckter, et des constructeurs depuis 1983 - n’incitent pas à la facilité. « J’ai eu de nombreux contacts avec Luca di Montezemolo, les pilotes, Gerhard Berger et Jean Alesi, que j’ai eu de nombreuses fois au téléphone à Barcelone. Je ne le connaissais pas beaucoup, il a des qualités, il est touchant, émouvant. J’ai eu également des contacts avec Niki Lauda. C’est un grand monsieur. J’ai même passé un week-end chez lui à Salzbourg (Autriche). Il m’a séduit par sa compétence, sa connaissance de Ferrari. Néanmoins, il n’a pas un rôle facile ne pouvant accorder qu’une partie de son temps à l’écurie. Alors qu’il faut y consacrer 100%. »
La présence de l’Autrichien à la Scuderia sera-t-elle remise en cause ? « Lauda sera une aide. Je suis convaincu qu’il aura l’intelligence de limiter sa présence, ses décisions. Si tel n’était pas le cas, je le lui rappellerai », a répondu Jean Todt. Pour l’instant pas de contact encore avec les techniciens, si ce n’est avec l’ingénieur britannique John Barnard, le maître d’oeuvre de la future monoplace pour 1994. « Je le connais un peu. Mais après cinq heures de discussions, je ne peux pas dire que je le cerne totalement. » En arrivant chez Ferrari, Jean Todt ne veut pas tout révolutionner. Il veut d’abord se faire une idée, évaluer la situation. « Pas question de tout casser, dit-il. L’organisation actuelle sera maintenue (usine de Barnard à Guilford en Angleterre). Les fondations existent et elles sont bonnes. J’espère simplement être assez clairvoyant pour apporter un plus en matière d’organisation. Et si jamais une Ferrari gagnait à Magny-Cours, je n’y serai vraiment pour rien… »
Oo? l'article date du 12 mai 1993.
bon je dirai le 11 mai alors?