Pour éviter une
surenchère très coûteuse pour les équipes de F1, la FIA a précisé à la
fin de la saison 2010 que l’aérodynamique d’une monoplace ne pouvait
plus être modifiée par une quelconque action du pilote. Mais l’équipe
Mercedes a astucieusement contourné cette règle cette année...
Le seul dispositif qu’un pilote peut actionner pour modifier
l’aérodynamique de sa monoplace est le DRS (l’ailette mobile sur
l’aileron arrière) et Mercedes s’est dit que cette action qui est
autorisée pouvait aussi servir à générer un effet du type F-duct.
Certaines équipes ont hurlé à la tricherie, au contournement sournois
des règles techniques, mais la FIA a finalement confirmé que cette
astuce était totalement légale puisque le pilote n’actionnait que le DRS
et rien d’autre...
Chez Ferrari, on va bien sûr minutieusement étudier ce système pour
l’intégrer à la F2012, mais à Maranello on souhaite aller plus loin. Au
sein de la Scuderia on estime en effet que si un pilote a le droit de
générer un effet F-duct en actionnant son DRS, il pourrait aussi tirer
avantage d’un changement de vitesse par exemple puisque cette action est
permise par le règlement.
La F2012 sera donc dotée d’un système révolutionnaire dès le prochain
Grand Prix de Chine et c’est Felipe Massa qui le testera en
exclusivité. Ce système consiste à surélever le baquet du pilote en
ligne droite afin que son casque se positionne devant la prise d’air du
capot moteur. D’après les simulations effectuées à Maranello, cette
astuce pourrait faire gagner 15 km/h en ligne droite.
A partir du Grand Prix de Chine, seulement en essais libres dans un
premier temps, le baquet de Massa sera donc monté sur des vérins
hydropneumatiques à doubles impulsions inductionnelles qui soulèveront
instantanément celui-ci de 15 centimètres dès que le pilote passera son
cinquième rapport ou actionnera son KERS. Les deux options sont
actuellement à l’étude à Maranello. Le baquet se remettra dans sa
position initiale dès que Massa posera son pied sur sa pédale de
freinage. Ce changement de position du baquet, dans un sens ou dans
l’autre, s’effectuera en 15 centièmes de seconde (!).
Pour s’assurer de la légalité de ce système pour le moins curieux et
complexe, Ferrari l’a bien sûr soumis à la FIA. Lorsqu’une telle
démarche est entreprise, la FIA répond évidemment à la demande de
l’équipe qui lui a soumis une demande de clarification, mais cette
réponse est aussi envoyée à toutes les autres équipes. A la surprise
générale, la FIA affirme dans cette réponse que ce système ne
contrevenait pas au règlement technique. Les vérins hydropneumatiques et
le baquet étant à l’intérieur de la monoplace, ils ne sont en effet pas
considérés comme des éléments aérodynamiques, pas plus que le pilote
puisque le règlement ne lui interdit pas de bouger comme bon lui
semble...
"Nous savions que Felipe Massa était sur un siège éjectable chez Ferrari, mais là, nous sommes vraiment très surpris," s’insurge Martin Whitmarsh, le directeur de l’équipe McLaren.
"Ce
n’est peut-être pas interdit par le règlement technique, mais qu’en
est-il de la sécurité ? Vous vous imaginez être au volant d’une telle
monoplace dans les rues de Monaco ? Il faut vraiment que nous en
parlions à Jean Todt et à Charlie Whiting (le délégué à la sécurité de
la FIA) de toute urgence."Norbert Haug de chez Mercedes préfère s’amuser de ce système qui
selon lui n’a aucune chance d’être optimisé sur une monoplace de F1.
"En
dehors du fait que ce système est d’un ridicule fini, le moteur ne
pourra jamais s’adapter à un tel traitement. Il sera en effet privé
d’air durant de longues secondes et il n’y résistera pas."Selon certaines indiscrétions, Ferrari aurait déjà trouvé une
solution pour refroidir le moteur lorsque le baquet du pilote sera dans
sa position haute. L’air qui s’engouffre dans les écopes des freins sera
en effet redirigé sous le baquet du pilote pour alimenter le moteur et
ensuite le diffuseur. Lorsque le baquet sera dans sa position basse,
c’est le pilote qui sera refroidi, ce qui n’est plus mal lorsque la
température ambiante est très élevée.
Dans la presse italienne, Pat Fry, le directeur technique de la
Scuderia, se montre très optimiste bien qu’il lui reste quelques
difficultés à surmonter.
"Lorsque j’ai remplacé Aldo Costa à la tête du département
technique de Ferrari, on m’a demandé d’être très agressif dans le
développement de la monoplace et je crois que j’ai désormais répondu aux
attentes de mes employeurs," explique l’ingénieur britannique.
"Je
crois que ce système va révolutionner la F1, mais il nous reste
quelques difficultés à surmonter. Lorsque le pilote est dans la position
haute, il a par exemple les genoux dans le volant et dans un monde
idéal nous demanderions à Fernando et à Felipe de maigrir des genoux,
mais vous imaginez bien que ce n’est pas possible. Nous cherchons donc
d’autres solutions."A l’heure actuelle, il est difficile de prévoir quelle sera
l’efficacité de ce système en course, mais chez Ferrari, on se dit qu’en
cas de difficulté majeure, notamment pour ce qui concerne le
refroidissement du moteur, il pourrait être utilisé en qualification,
sur un seul tour donc. Nous verrons bien...
Bob Fish
Bon pour les niais, on est le 1er avril et c'est le poisson d'avril de motorsport.nextgen-auto.com... Avouons qu'ils se sont inspirés sur siège éjectable sur lequel est assis Massa actuellement, et là, ce n'est pas une blague !