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http://www.rugbyrama.fr/rugby/coupe-du-monde/2007/sport_sto1306052.shtmlMéconnaissable, le XV de France
s'est incliné face à l'Argentine (12-17) vendredi soir à Saint-Denis en
ouverture de la Coupe du monde. Une énorme déception... Les Pumas,
heureux, font un grand pas vers les quarts de finale.L'équipe
de France n'avait jamais perdu un match de poule en Coupe du monde.
Elle avait débuté son histoire par un nul, voilà 20 ans, face à
l'Ecosse. Depuis, elle n'avait connu que des succès au premier tour.
Les Bleus ont mal choisi leur moment pour trébucher. Ils sont tombés de
très, très haut vendredi soir à Saint-Denis. En livrant leur pire match
de l'année au pire moment contre cette Argentine qui ne leur réussit
décidément pas, ils ont sérieusement compromis leurs rêves de gloire.
Le Mondial s'est, peut-être, arrêté avant même d'avoir commencé...Blottis
dans leur bulle de Marcoussis depuis des semaines, isolés du reste du
monde, et surtout de cette France gagnée par la fièvre du Mondial, les
Bleus se croyaient ainsi à l'abri de la pression inhérente à
l'évènement, surtout pour le pays organisateur. Il ne leur a fallu que
quelques instants pour se laisser gagner par la peur de bien (ou de mal
faire) une fois lancés dans le grand bain. Bilan, une entame de match
très approximative, crispée et crispante, jalonnée de fautes diverses.
Beaucoup plus zen, les Argentins ont bien compris leur intérêt dans
l'affaire: mettre encore davantage sous pression un XV de France qui se
l'était déjà bien mise toute seule.
Le coup de poignard de CorletoMéconnaissable,
la charnière Skrela-Mignoni multipliait les cafouillages, Cédric
Heymans se trompait trop souvent dans ses choix... Quelques symptômes,
parmi d'autres, d'une équipe à côté de son jeu, si loin des certitudes
affichées au mois d'août à Twickenham, Marseille ou Cardiff. Tout le
contraire des Pumas qui avaient bien caché leur jeu lors de leurs
matchs de préparation. Recroquevillés dans leur camp, les Bleus
accumulaient les fautes, et Felipe Contepomi les points...Puis
vint le premier vrai coup de poignard, que l'on sentait arriver gros
comme un pilier argentin: sur une percée de Traille avec en relais
Martin, le ballon n'arriva jamais sur un partenaire, mais sur l'amateur
Agulla. Un relais de Contepomi et une offrande pour Corleto plus tard,
et l'Argentine signait le premier essai du Mondial. Heureusement, le
réalisme au pied de Skrela permettait aux Bleus de ne pas sombrer
totalement à la pause. Pour un peu, ils s'en tiraient presque bien...
N'empêche, menés 17-9 à mi-parcours, les Tricolores se trouvaient dans
de sales draps.
Vaine révolteAinsi placé
dos au mur, il ne restait plus au XV de France qu'à se mettre à jouer,
à se libérer. A se révolter. Plus facile à dire qu'à mettre en oeuvre.
Un magnifique groupé pénétrant sur plus de 25 mètres donnait le ton à
la reprise. Mais la défense argentine, solide sur sa ligne de but,
allait tenir bon et pousser l'attaque française à la faute (48e). Une
première salve, suivie d'une autre, initiée cette fois par les
arrières, via une relance de Rougerie (54e). Mais là encore, les Pumas,
si à l'aise dans l'art de gérer un score et un match qu'ils tiennent
par le bon bout, brisaient l'élan bleu. Le match avait beau changé de
physionomie, le score, lui, bougeait à peine, même si Skrela ramenait
les siens à cinq points à l'heure de jeu.A 20 minutes de la
catastrophe, Laporte lançait son banc plein d'avants, Sébastien Chabal
en tête. Ce dernier offrait au peuple de Saint-Denis une première
ruade. En vain. Plus que 10 minutes, et toujours cinq points de retard,
après un nouvel échec de Michalak, aussi maladroit que Skrela. A force
de gâcher de telles munitions, la France se privait d'un possible hold
up.Le miracle n'aura pas lieu. Devant un Stade de France sous le
choc, l'Argentine a terrassé tout un pays, et changé la donne d'une
Coupe du monde qui vient de connaître son premier tremblement de terre.
Que reste-t-il aujourd'hui aux Bleus? Un point de bonus défensif, et
l'espoir de jours meilleurs. Mais l'avenir tricolore s'inscrit plus que
jamais en pointillés désormais...